L'engouement éolien et ses contradictions
L’engouement éolien et ses contradictions
Par Michel Richard article paru dans le Midi Libre du 30 novembre 2008
Elle fait de grands moulinets et soulève de vives polémiques. On est pour, on est contre, on la loue, on la voue aux gémonies, on s’enflamme à son propos. Il s’agit cette fois de l’éolienne, ce moulin à vent produisant de l’électricité, qui prospère sur le territoire français comme un champignon après la pluie ou, si l’on préfère comme une épidémie que rien n’arrête.
Car telle est la question, la France, en matière d’énergie éolienne, rattrape-t-elle à marche forcée un fâcheux retard ou s’engouffre-t-elle à l’aveuglette dans une fâcheuse impasse ? Dans toutes les régions, les vallées, les plaines, les villages susceptibles d’accueillir des parcs éoliens, ce ne sont que des débats polémiques, procès et recours. S’agirait il donc de l’éternelle opposition entre anciens et modernes ? C’est plus compliqué que ça. Où l’on voit des militants de la nature et de l’environnement se faire les chantres de cette source d’énergie douce qui se niche au sommet de gigantesques mats métalliques quand par ailleurs ils s’opposent à la défiguration des paysages par d’autres mats métalliques qui ont le tort ,eux, de porter des lignes électriques . Et où l’on voit des opposants aux éoliennes n’être en rien hostiles pour autant aux énergies renouvelables.
Tout se passe comme si la France, avec l’enthousiasme aveugle des convertis de fraîche date se lançait dans l’éolien sans trop en avoir pesé le pour et le contre, ni mesuré les éventuels dommages
Qu’exige de nous l’Union Européenne au nom du légitime souci de produire une énergie propre ? Une production sans carbone, sans effet sur le réchauffement climatique, ni fuel, ni charbon. A 90% c’est ce que réalise déjà la France grâce à l’hydraulique et horreur, à ses centrales nucléaires tant décriées par les écologistes et qui ne sont certes pas sans inconvénient.
Autant dire que ce résultat remarquable sur le plan de l’environnement, qui nous place en tête des pays européens, est aussi vécu comme une culpabilité dont il faudrait se laver.Va donc pour les énergies renouvelables, le solaire et l’éolien. L’éolien surtout dont nous étions presque dépourvus. Les objectifs fixés ne font pas dans le détail ; quelques 23% de notre consommation électrique devraient en émaner d’ici à 2020, une puissance de 25 000 mégawatts, soit la multiplication par dix du parc éolien.Est-ce bien raisonnable ?
Pour le moins ça se discute tant du point de vue environnemental qu’économique et financier.
Que ces grands moulins à vent colonisent quelques vastes et planes plaines, pourquoi pas ? Mais leur multiplication les imposera durablement dans des paysages jusqu’alors charmants ou à proximité de villages qui en seront défigurés sans parles des nuisances sonores de leurs pales en mouvement. Ajoutons que cette installation massive de pylônes réjouira en premier leurs constructeurs, pratiquement tous étrangers. Et qu’elle fera surtout la fortune de leur propriétaire puisque EDF est tenu de leur acheter à prix d’or leurs maigres kilowatts /heure, un surcoût évidemment facturé aux usagers d’EDF ;
Bien des élus locaux se laissent tenter par les retombées financières bienvenues pour leurs communes, de telles installations, de même que beaucoup de propriétaires de terrains acceptent avec joie la manne qu’ils reçoivent pour céder leurs parcelles qui n’avaient de valeur qu’agricole……….
COMMENTAIRES
Oui…mais
(Commentaire de Claude Imbert )
Vu la croissance exponentielle de la population terrestre, vu la demande d’énergie toujours plus grande sans compter l’arrivée des Pays émergents tels la Chine, l’Inde etc… il est certain que les réserves de pétrole seront bien vite insuffisantes et à des prix exorbitants. Il est urgent de diversifier nos sources d’énergies, et se tourner vers d’autres sources d’énergies telles les énergies renouvelables, éoliennes, solaire, moteurs électriques, géothermie, hydraulique …
Certes, les parcs éoliens ne sont pas la panacée au point de vue esthétique tout comme le sont les gigantesques agglomérations, les gratte-ciels, les immenses tours, les côtes de nos rivages bétonnées, les lignes ferroviaires, les autoroutes … (la liste est longue). Mais comment faire autrement si ce n’est alors de réduire la population ou de renoncer à tout le confort moderne. De plus, il ne faut pas oublier que nous sommes qu’au tout début des énergies renouvelables et que nous pouvons faire confiance à la nature humaine pour améliorer les performances de production , de rentabilité ,et pour diminuer les couts d’exploitation en ce qui concerne l’éolien et le solaire .
Les énergies ne poseront pas de problèmes majeurs par contre les ressources en eau potable représentent un des grands défis à relever pour les prochaines années